vendredi 20 janvier 2012

Affaire MegaUpload: Vers la censure du Net ?

Affaire MegaUpload: Vers la censure du Net ?


A la base j'ai tenté de garder un esprit très neutre face à cette affaire MU et ce qui en découle, mais ayant été victime de censure, je ne peux maintenant que laissé exprimer ma colère moi aussi.
Premier Acte: La fermeture de MegaUpload

Ce 19 Janvier 2011 nous avons été nombreux à constater que MU était devenu inncessible. Malheureusement il ne s'agit pas d'une panne mais d'un blocage DNS (parlons de fermeture du site) réalisé par le FBI. (Source ) 
Le site est en effet accusé de violation de droit d'auteurs en laissant en partage des fichiers jugés illégaux. Sept personnes dont les fondateurs ont par ailleurs étaient arrêtés et risque la prison. 

Emmanuel Gadaix, directeur technique répond alors:
"Nous avons l'habitude d'être critiqué sur le volet 'piratage', mais elles sont infondées. Nous sommes un site d'hébergement de contenus qui respecte les différentes lois. Lois qui nous imposent de ne pas inspecter les contenus que les utilisateurs postent sur Megaupload. De toute façon nous n'en avons pas la possibilité technique..."
Ils espèrent ainsi encore pouvoir réouvrir le site de MU le plus rapidement possible. 

Acte 2: Anonymous contre-attaque

Déjà vers 20h-21h c'est l'effervescence sur twitter. Des milliers de tweets sont envoyés de par le monde entier. C'est d'ailleurs à ce moment là que l'on retrouve la fameuse phrase reprise de tous: "72 minutes de silence pour MU".

Les twittos s'indignent et ne comprennent pas la décision du FBI. Tandis que certains pleurent leur argent investis d'autres préfèrent appeler au soulèvement. Peut être que leur souhait a été entendu car c'est en milieu de nuit que les attaques DDoS commencent (pour savoir ce que c'est: Excellent article d'internet sans frontière ) . Les premiers sites à tomber sont UniversalMusic et Justice.gov. Des dizaines suivront comme les très connus: Warner, Sony ou encore le site du FBI. 
C'est ainsi que vers 2h du matin CNN rapporte l'utilisation de 27.000 PC pour réaliser ses attaques dot de nombreux participant sans le savoir, après avoir été infecté par un vers. 
Autant dire que pour retrouver les fautifs.. autant chercher une aiguille dans une botte de foin !

Le "groupe" Anonymous revendique alors clairement ces attaques et appelle à la mobilisation contre la censure, notamment contre les deux textes de lois américains: SOPA et PIPA.




Acte 3: Qui sont anonymous ? Comment font ils pour faire chuter les sites ?

Si je peux me permettent, est anonymous qui veut. Tout le monde est libre de rejoindre le mouvement et de participer aux manifestations voire aux down de sites web.
Par ailleurs les anonymous "recrutent" massivement en invitant à réaliser des vidéos, des dessins, des articles pour diffuser leurs idées.
Si ça se trouve, votre voisin est peut être un anonymous ; ) ?

Ils ne hack pas à proprement parler les sites web, c'est à dire qu'ils n'entrent pas dans la base de données. Le logiciel LOIC utilisé permet d'envoyer un grand nombre de requêtes sur un site et par conséquent de le saturer: explication et utilisation ici: Rappel: Saturer un serveur est illégal.

Acte 4: Riposte à la censure ripostée par la censure

C'est un peu brouillon mais ça résume plutôt bien ce qui se passe en ce moment. Prenons toujours cette histoire de manière neutre. On ne peut que constater la désinformation et la censure qui sévit autour de cette histoire.

Commençons par twitter, c'est de là que par la révolte et pourtant le site censure les hashtags populaire et relatif à megaUpload/anonymous: Comme l'explique Internet sans Frontières, Twitter retire manuellement les hashtags #OPmegaUpload et #oppayback. Une censure fort malvenue tandis que des milliers d'internautes se réunissent pour riposter à la fermeture de MU qu'ils considérent comme une attaque à leur liberté.

Parlons ensuite de la désinformation et censure des médias. Aucune chaîne de télévision ne donne un avis impartial. Les quelques brèves qui filtrent se contentent de parler de fermeture "de site pirate" et de montrer du doigt ceux qui téléchargeaient. (a peu près tout le monde on peut l'imaginer). Rien ne filtre sur le mouvement de révolte, rien ne filtre sur Anonymous, ni sur la colère des utilisateurs qui s'estiment floués.

La censure continue sur le web, après avoir tenté de déposer un commentaire (neutre) sur divers blogs/sites d'informations que je tairais, ils ont tous été censurés, supprimés ! 
Que contenaient ils ? Pas grand chose de plus que ce que j'ai pu citer jusqu'ici hormis ma prise de position sur notre pauvre pouvoir d'achat et le côté obsolète des CD/DVD. Les commentaires haineux sont censurés, ceux informatifs censurés... étrange non ?

Acte 5: Et nos chers politiciens ?

Au moins un sujet sur lequel la gauche et la droite se seront enfin mis d'accord ! MU c'était l'incarnation de satan et le FBI a donc bien eu raison de mettre un terme à tous ça. Car oui, il faut défendre notre culture et par conséquent ne pas la brader. (peur que le prochain CD de Carlita ne se vende pas du tout, du tout ?)
Seul à se dire indigné pour le moment (où je n'ai pas plus d'informations pour le moment), le Front National, qui juge cette décision comme arbitraire.

N'oublions pas de préciser que notre petit agité a trouvé l'initiative tellement intéressante qu'il rappelle qu'il sera nécessaire de durcir Hadopi. Le 20minutes nous en dit plus sur ces propos.

Acte 6: Vers une World Wibe Web War ?

C'est en tout cas ce à quoi appelle Anonymous. Depuis hier soir l'on peut compter de 150 à 500 tweets en 10 minutes sur le sujet selon les hastags. Autrement dit, déjà des millions de réactions et autant d'appels au combat contre la censure.

Anonymous appelle à la chasse aux sites des grandes firmes en réponse à la fermeture et à la censure. Le terme World War Web est repris en coeur par des internautes du monde entier.
En effet les attaques proviennent de partout dans le monde dont 6 pays principaux: Brésil, USA, Chine, Russie, Pologne, Corée du Sud...

C'est donc un mouvement planétaire, qui s'emplifie avec l'utilisation des réseaux sociaux, les articles (comme celui ci) se démultiplient, les forums sont au taquet... bref, sur le web ça s'agite. Mais est ce que cela aura une conséquence ?
A mon humble avis, tant que cela reste quelques down par ci par là et des râleries groupées sur twitter ou facebook, ils ne risquent pas de changer grand chose. Pour être entendu, il faut être vu de tous, tant que la télé et autres médias (presse, radio..) ne suit pas, cela se résume à un gros pet dans l'eau.

Dans tous ça, pour ou contre la fermeture de MU alors....?

Le débat va bien au delà de ça. Forcément, si l'on se limite au DL illégal, ça leur pendait au nez et il serait quand même malvenu de défendre le piratage. La culture a un prix pour les artistes ne le nions pas.
Alors oui, fermer MU c'est donner un gros coup de pied au cul de ceux qui téléchargent en "gros" illégalement. Mais on ne fait que nous parler des pertes engendrées pour les ayants droits... qui nous parle de ce que le téléchargement a apporté ?

Ne sommes nous pas nombreux à utiliser le téléchargement comme "test" car il nous est impossible de tout acheter ? (ah si j'étais riche~). Je télécharge oui, mais j'achète si ça me plait. Le téléchargement me permet de faire un tri, de connaître de nombreuses séries, bouquins,... venant de l'étranger et n'étant pas encore parvenu chez nous. Et bien là encore, si j'aime j'achète en VO sous titré en anglais !

Si nous ne pouvions pas tester, je pense que nous n'achèterions pas autant au final. Le problème du téléchargement n'est pas une question (uniquement même s'il y en aura toujours) de profiteurs et de personnes qui refusent de payer quoique se soit. 

Il serait temps de voir le VRAI problème, c'est à dire le prix de la culture et l'absence de licence globale. C'est sur lorsqu'il faut attendre 7 mois-2 ans (quand on l'a!) pour voir une série, on est vite tenté de télécharger/voir en streaming.
C'est sur lorsque l'on voit un DVD simple à 20€, un blu-ray à 30€, un bouquin à 15€ ou pire... une place de cinéma à 11€.. on est très vite tenté de télécharger.

Il y a un réel décalage entre les maisons de disques/cinéma et la réalité de notre porte monnaie. Ils s'entêtent à garder un format devenu aujourd'hui obsolète et plus coûteux. 
Au lieu de fermer, il conviendrait de trouver des solutions à abonnement abordable, enfin là c'est du domaine économique, je ne m'y lancerai pas davantage.

Le problème réside donc dans l'accessibilité de la culture. C'est à ça que nos gouvernements devraient peut être davantage penser. Et c'est ce soucis que soulève la fermeture de MU.
Alors oui le piratage c'est mal, nous prendre pour des vaches à lait ce n'est pas forcément mieux. De plus je pense que leur stratégie contre le piratage perd toute crédibilité à partir du moment où l'on utilise la censure pour se justifier. (twitter, médias...)

Alors, d'une certaine manière, je peux me dire contre cette fermeture, car elle ne soulève pas les vrais problèmes et apportent la censure, une chose qui ne devrait plus exister dans nos pays dit démocratique.